Si la crise Covid-19 a durement touché les plus âgés (78 % des personnes décédées ont plus de 75 ans), le poids de ses retombées psychologiques semble, lui, être largement porté par les plus jeunes. Plusieurs études, en France et à l’étranger, concordent en effet sur ce point : les enfants, les adolescents et les jeunes adultes ont vu leur santé mentale se dégrader dramatiquement depuis la première vague de confinement en mars 2020. Si les Français ne sont pas connus pour être les champions de l’optimisme (plusieurs enquêtes européennes et internationales montrent régulièrement que la France fait partie des pays aux populations les plus pessimistes, à forte tendance addictive et avec un nombre de suicides élevé), l’évolution actuelle a de quoi inquiéter.
Un large gradient de symptômes
Irritabilité et agressivité, hyperactivité ou apathie, angoisses, troubles du sommeil, mais aussi états dépressifs majeurs, automutilation, voire tentatives de suicide : les symptômes de ce mal-être de la jeunesse sont aussi nombreux qu’inquiétants. Au printemps 2020, plusieurs études européennes et américaines rapportaient que 40 % des parents avaient observé des signes de détresse chez leurs enfants. Si ceux issus des familles les plus défavorisées sont, comme souvent, les plus durement touchés selon l’OCDE (une étude de 2018 publiée dans Health Economics avait, par exemple, démontré qu’une hausse du taux de chômage est largement corrélée à l’augmentation des problèmes de santé mentale chez l&...